Saumon sauvage ou saumon d’élevage ?


Pour répondre à cette question, il faut envisager tous les aspects santé.

Côté oméga-3 et micronutriments 

  • Le saumon d’élevage mange majoritairement végétal (soja), ce qui réduit sa teneur en oméga-3 et inversement, augmente son apport en oméga-6
  • Dans le saumon d’élevage bio, le cahier des charges impose une nourriture animale (farine et huile de poisson), comme à l’état sauvage, il est donc plus riche en oméga 3 que le saumon d’élevage.  
  • Le saumon sauvage, lui, de par sa nourriture naturelle, a un meilleur profil lipidique que le saumon d’élevage (plus d’oméga-3 moins d’oméga 6). Mais… Il est souvent plus musclé et donc moins gras que le poisson d’élevage !

En revanche, il est plus riche en vitamine D, fer, zinc, sélénium

Côté métaux lourds 

Les substances que l’on retrouve le plus sont :

  • Le méthylmercure
  • Les dioxines
  • Les PCB

Le méthylmercure est le principal problème du poisson et est plus présent dans le saumon sauvage, qui se nourrit de poissons eux-aussi pollués. Mais le ratio mercure/sélénium semble encore plus important que la teneur en mercure seul. Si la teneur en sélénium est élevée, le mercure pose moins de problème. Idem si la teneur est élevée en oméga 3. Le saumon sauvage étant le plus riche en sélénium et oméga-3, il l’emporte donc sur ce point.

Pour les autres métaux lourds, les saumons d’élevage sont les plus touchés car on retrouve ces dioxines et PCB dans les farines et huiles de poisson, donc dans leur nourriture. En dépassant 2 portions par semaine, vous pouvez dépasser les seuils autorisés. Mais :

  • Maintenant qu’ils sont nourris aux farines végétales, ce risque semble avoir diminué
  • Les saumons sauvages sont aussi touchés, puisqu’ils se nourrissent de poissons eux aussi contaminés, et surtout s’ils viennent de la mer Baltique, la mer la plus polluée.

Côté toxiques

Par toxiques j’entends :

  • Les pesticides
  • Les antibiotiques

Bonne nouvelle, suite aux différents scandales qui ont éclaboussé le saumon d’élevage, l’utilisation des antibiotiques a beaucoup baissé ces dernières années, surtout en Norvège et en Écosse. L’éthoxyquine est d’ailleurs désormais interdit. Mais ce n’est pas le cas du diflubenzuron qui est interdit en France mais autorisé en Norvège par exemple.

Rassurons-nous, en Europe, nous sommes plus protégés qu’ailleurs. Ce n’est pas le cas partout dans le monde, comme au Chili où le recours aux antibiotiques reste massif.

Enfin, pour les pesticides, le poisson d’élevage conventionnel est le plus à risque car il est surtout nourri au soja qui peut contenir… des résidus de pesticides.

Moralité 

Quoiqu’il arrive, de par sa richesse nutritionnelle, le poisson reste intéressant à intégrer dans sa semaine alimentaire, tout en faisant place à la modération ET à la diversité.

Pas plus de 2 portions par semaine, en choisissant un poisson de proximité.

Pour le cas du saumon, le saumon sauvage est plus riche nutritionnellement mais pas forcément le moins contaminé. Dans la pratique, rien ne nous permet de savoir si le saumon est le plus sain possible, alors puisque c’est la dose qui fait le poison, alternez entre les différentes sources !