Le soja est-il un ami ou un ennemi?

J’ai longtemps hésité avant de vous faire un sujet sur le soja car il est tellement sujet à débat que ça revient à lâcher les fauves !

Le pire dans tout ça, c’est que trop souvent j’ai remarqué que les gens sont arrêtés dans leur idée alors qu’ils n’ont pas pris la peine de se documenter.

Alors je vous ai préparé un dossier qui fait lui, le fruit de nombreuses recherches. Gardez bien en tête que je cherche toujours à être la plus objective possible dans mes recherches, et de servir nos intérêts communs, celui de la santé.

Et parce que la nutrition est une science vivante, voici mon avis à l’instant T, qui ne sera peut-être plus le même dans quelques années.

Bonne lecture.

LE SOJA, C’EST QUOI ?

C’est une plante qui appartient à la famille des légumineuses, et dont il existe de nombreuses variétés.

Elle est originaire d’Asie mais on la retrouve maintenant de production européenne ou sur d’autres continents également.

Elle est consommée depuis plus de 5000 ans mais est arrivée dans nos rayons il y a à peine 10 ans.

On le trouve sous diverses formes :

  • Naturelle (Edamame par exemple)
  • Non fermenté ( lait de soja, yaourt de soja, tofu)
  • Fermenté ( tempeh, natto, miso)
  • Industrielle ( huile de soja)
  • Destinée à la production animale ( tourteaux de soja)

PARTIE 1 : LE SOJA ET L’ECOLOGIE

1-LE SOJA OGM

80% de la production mondiale de soja est OGM, et cette culture OGM est majoritaire au Brésil et en Argentine.

Pour quelle raison ?

Tout simplement parce que de cette manière, le glyphosate est mieux toléré.

En France, on en produit peu, alors on en importe beaucoup, et c’est donc du soja OGM non bio et donc plein de glyphosate.

Et c’est là que ça devient intéressant…

Ce soja ne va pas dans l’assiette des végétariens… Il va surtout dans celle des mangeurs de viande. Car ce soja est essentiellement destiné à la consommation du bétail, de la volaille et des porcs.

Depuis l’interdiction des farines animales dans l’élevage animal, on nourrit les animaux avec des tourteaux de soja, qui sont en fait les résidus des graines dont on a extrait l’huile. Comme ils sont riches en protéines, ils remplacent à merveille les farines animales.

Moralité, comme le dit Fabien Piasco, nutritionniste et auteur :

Les plus gros mangeurs de soja sont ceux qui n’en mangent pas 

Fabien Piasco

2-LE SOJA ET LA DÉFORESTATION

Le soja participe grandement à l’appauvrissement de notre écosystème. Il est même en tête de liste.

Mais encore une fois, allons plus loin…

Pourquoi est-il en haut du podium ?

Je vous le donne en mille… Pour nourrir le bétail et la volaille, qui à leut tour sont dédiés à l’alimentation humaine.

Conclusion : ce n’est pas en mangeant des produits à base de soja que vous participez à la déforestation, au contraire, vous contribuez à sa réduction.

PARTIE 2 : LE SOJA ET LA SANTÉ

1-NIVEAU MACRO

Le soja est une légumineuse, il contient donc des protéines.

Son gros avantage réside dans le fait qu’il a une teneur protéique très élevée, et en prime, il contient tous les acides aminés essentiels. Il est donc une alternative intéressante à la viande chez les personnes qui n’en consomment plus ou celles désireuses de réduire leur consommation animale.

2-SOJA ET ANTINUTRIMENTS

C’est la dose qui fait le poison, et le problème chez le monde « végé », c’est qu’on se tourne facilement vers le tofu pour remplacer la viande.

Et l’industrie l’a bien compris puisque les fausses saucisses, les faux burgers et les fausses viandes ont rempli les rayons frais de nos magasins bio.

Le problème ?

Il y en a deux.

  • C’est que sous cette forme, le soja n’est pas fermenté.

Et puisqu’il n’est pas fermenté, il est riche en antinutriments :

  • Inhibiteurs d’enzymes qui empêchent la bonne digestion des protéines
  • Acide phytique qui empêche la bonne assimilation de certains minéraux comme le fer
  • Lectines qui abîment notre système intestinal.

Normalement, avec la cuisson, une partie de ces antinutriments est détruite, mais comme on a tendance à en manger à presque tous les repas (lait de soja, steak de soja, yaourt de soja, etc.), c’est à nouveau la dose qui fait le poison. !

Pensez également qu’on le tolère tous différemment : le soja est un allergène reconnu. Chez certains il ne posera aucun problème, chez d’autres ce sera plus compliqué. De plus, certains nutritionnistes évoquent son arrivée tardive dans nos assiettes européennes et notre capital enzymatique ne serait pas adapté. Pour d’autres, comme Hervé Berbille, ingénieur agro-alimentaire spécialiste du soja, cela ne poserait pas de problème. Quoiqu’il arrive, je vous invite à écouter vos sensations à VOUS, bio-individualité oblige.

  • l’autre souci, c’est la teneur en additifs de ces produits : remplacer une vraie saucisse par une fausse saucisse est une fausse solution santé. Vous vous retrouvez à avaler un produit ultra transformé qui a perdu toute sa matrice nutritionnelle, à qui l’on rajoute des additifs, des oméga-6, voire du gluten !

3-SOJA ET HYPOTHYROÏDIE

Le soja est goitrogène, ce qui signifie qu’il impacte le fonctionnement de notre thyroïde. Il augmenterait dans une petite mesure notre TSH, or plus cette TSH est élevée, plus l’hypothyroidie est forte.

Alors si vous avez des soucis d’hypothyroidie, ou êtes diagnostiqué(e)s Hashimoto, il serait plus judicieux de limiter vos apports en soja.

Et pour mes amis veggie, faites-bien attention à votre niveau d’iode, car le soja peut perturber son absorption. Pensez aux algues et tartares d’algues !

4-SOJA ET HORMONES

Le soja est riche en isoflavones, un type de polyphénols (antioxydants) que l’on connait également sous le nom de phytoestrogènes.

Et idem, c’est également là un débat sans fin !

En fait, il semblerait que ces phytoestrogènes n’augmentent pas le niveau d’oestrogènes dans l’organisme, mais qu’ils modulent les récepteurs à oestrogènes, et c’est là toute la différence.

D’ailleurs, le soja contient beaucoup, beaucoup, beaucoup moins de phytoestrogènes que :

  • Les pilules contraceptives
  • Les viandes
  • Les produits laitiers

En prime, les thés, légumineuses, l’alfalfa, le clou de girofle, les céréales, graines, contiennent également des phytoestrogènes.

Mais le pouvoir des lobbys laitiers et pharmaceutiques ainsi que le bourrage de crâne médiatique qui s’en est suivi est tel depuis des années est tel que la méfiance est encore belle et bien présente et n’est pas prête de disparaître.

Alors pour ne prendre 0 risque, voici mes guides de conso et d’achat 😊

GUIDE DE CONSOMMATION

Ne dépassez pas 3 ou 4 portions par semaine (pour un adulte, à éviter chez les enfants en pleine croissance, là encore par principe de précaution)

  • Limitez les versions non fermentées : tofu, yaourt de soja, lait de soja
  • Favorisez les versions fermentées, plus naturelles, mais surtout plus digestes ( la fermentation enlève une partie des antinutriments) : tofu lactofermenté, tempeh, natto, tamari, miso non pasteurisé. À titre d’exemple, un tempeh traditionnel est normalement longtemps trempé, et sa première eau de cuisson est éliminée.

Et si vous faites votre propre lait de soja, alors je vous conseille de le faire tremper et germer, encore mieux !

MAIS

en toute transparence, et en tout humilité,

c’est là où mon champ d’expertise s’arrête : dans toutes mes recherches, j’ai remarqué que pour certains chercheurs, les produits fermentés contiendraient plus d’isoflavones que les produits non fermentés : en effet, non seulement la fermentation ne détruirait pas totalement les phytoestrogènes, mais de la même manière qu’elle rend le soja plus digeste, elle rendrait également les phytoestrogènes plus digestes et donc… plus absorbables !

AFFAIRE À SUIVRE DONC !

GUIDE D’ACHAT

Si vous souhaitez acheter du soja :

  • Partez sur du soja bio français : il sera local, et garanti sans OGM. À savoir : 65% du soja français vient du sud-ouest, le reste provient de l’est de la France. Certains de nos pays -plus ou moins- voisins acceptent le soja OGM.
  • Penchez-vous vers les versions les plus nature possible, à assaisonner chez vous. Pensez aux marinades, aux épices, aux cuissons douces
  • Évitez les protéines de soja texturé, les poudres de protéines de soja, les steaks de soja qui sont ultra-transformés

Pour plus d’informations, n’hésitez pas à écouter les podcasts 133 et 134 de HORIZON